Un peu de son histoire pour comprendre l’homme…
Donald Morrison (15 mars 1858-19 juin 1894) était le fils de Murdo Morrison et Sophia McKenzie : immigrants écossais venus de l’île Lewis faisant partie des Hébrides extérieures. À leur arrivée au Canada, la famille s’installe au Red Mountain dans le canton de Lingwick dans les Cantons-de-l’Est. Sans en être sûr, on pense que Donald soit né au Red Mountain avant que la famille déménage à Ness Hill dans la région du Lac Mégantic.
À l’âge de 20 ans, Donald part pour l’Ouest canadien et les États-Unis où il apprend le métier de cow-boy.
Quatre ans plus tard, son père le rappelle sur la ferme pour l’aider. Il fréquente une jeune fille de Whitton, Augusta McIver, et pense à s’établir. Il offre à ses parents âgés de reprendre la ferme et de leur construire une maison. Ce qu’ils refusent. Pour lui donner comme à ses autres frères un montant pour s’établir, le père contracte une deuxième hypothèque sur sa propriété. Ne sachant ni lire ni écrire, Murdo Morrison signe un contrat qui comporte des clauses douteuses avec le Major Malcolm MacAulay, alors maire de Mégantic, homme d’affaires et prêteur hypothécaire. Considérant que son père s’est fait rouler, Donald entame une série de manœuvres judiciaires pour le faire annuler. Mal conseillé par d’innombrables avocats fumeux, la ferme sera vendue à l’encan et c’est le Major MacAulay qui l’emportera.
Ruinés et sans recours, ses parents forcés de déménager, Donald s’insurge contre cette injustice qui les dépossède de tout ce qu’ils ont bâti. Lorsque la grange brûle, puis que quelqu’un tire à l’intérieur de la maison, le nouvel habitant Auguste Duquette, soupçonne Morrison. Un mandat d’arrestation pour incendie criminel et tentative de meurtre est lancé contre Donald. Pour procéder à l’arrestation, on fait appel à l’Américain Jack Warren, un homme à la moralité douteuse. Warren se vante qu’il pourra dépasser Morrison au tir, mais au moment du duel, c’est lui qui est atteint mortellement.
On poursuit Donald dans la région de juin 1888 à avril 1889. Il reste introuvable pendant dix mois. Il se cache la plupart du temps chez des sympathisants de la communauté écossaise du Canton de Lingwick, Scotstown, Hampden, Milan et Stornoway. À certains moments, les détectives venus spécialement de Montréal et de Québec l’ont sous le nez, mais il garde un tel sang-froid que jamais ils ne soupçonnent sa présence.
Finalement, une trêve est conclue, mais on embusque Morrison et on l’arrête. Il est jugé à Sherbrooke, où on le condamne à 18 ans de travaux forcés pour homicide involontaire malgré qu’il ait agi en légitime défense lors du duel selon ses compatriotes. En prison, il fait une grève de la faim et plus tard contracte la tuberculose. À la suite d’une pétition de ses compatriotes écossais, le ministre de la Justice autorise son amnistie et sa libération en juin 1894 et il meurt quatre heures plus tard. À son service funèbre, il y aura plus de 200 personnes. Il est enterré au cimetière Gisla, près de Milan.